C’est une situation crainte par certains SEO. Ils pensent que le comportement utilisateur peut être suivi par Google et que leurs sites pourraient être pénalisés à cause de cela.
Mais est-ce que Google punit réellement le pogo-sticking ? Est-ce que vous devriez réellement vous en inquiéter ? Vous allez apprendre dans cet article :
- Difference between pogo-sticking and bounce rate
- Causes du pogo-sticking
- Est-ce que le pogo-sticking est un facteur de ranking ?
- Est-ce que vous devez vous inquiéter du pogo-sticking ?
- Comment améliorer l’engagement avec son contenu
Commençons par clarifier les choses et bien distinguer le taux de rebond (bounce rate) du pogo-sticking, les gens confondent souvent :
- Comme défini dans l’intro, on parle de pogo-sticking lorsqu’un utilisateur entre sur un site via la SERP (page de résultats de recherche) et le quitte rapidement pour retourner à la SERP.
- Le taux de rebond concerne un utilisateur qui arrive sur un site (peu importe de quelle source) et ne réalise aucune action (cliquer sur un lien, remplir un formulaire ou mettre quelque chose dans le panier). Donc, si quelqu’un ouvre un article, le lit entièrement et ne fait rien d’autre avant de quitter le site, cela compte comme un rebond.
Lecture recommandée : What Is Bounce Rate? How to Interpret and Work With It
Il y a plusieurs causes possibles au pogo-sticking. Il est à noter que cela n’est pas forcément la faute d’un mauvais contenu ou UX (expérience utilisateur).
Contenu clickbait
C’est le scénario où un utilisateur va sur une page pleine de promesses, mais qui déçoit. En d’autres termes, lorsqu’on clique sur un contenu clickbait (souvent appelé “putaclic” en français).
Vous avez forcément déjà vu ce type de contenu sur le web, vous avez immédiatement regretté d’avoir cliqué “10 (…) incroyables, la 7e va vous étonner” “Prenez cette habitude pendant 6 semaines et (…)” “Les médecins la détestent, découvrez son astuce (…)” etc. Lorsque l’on clique, on se sent trahis, et on retourne sur la SERP.
Par exemple, imaginons que vous voulez voir ce que vous pouvez trouver sur le sujet de la mort du SEO. Vous allez trouver quelque chose comme cela :
Ok, pourquoi pas, voyons ce qu’est ce “nouveau SEO” alors.
Donc, on dirait que le SEO est mort. Ça a l’air important comme news. Et au lieu d’un cours en 10 étapes sur le “vieux SEO”, le site propose 5 étapes sur le “nouveau SEO”. Mais, surprise ! Vous découvrez que le “vieux SEO” n’est pas si mort que cela en fait.
C’est du clickbait. Vous allez vouloir quitter le site dès que possible et ne jamais y revenir.
Information cachée ou bloquée
C’est lorsque l’utilisateur ne trouve pas ce qu’il cherche alors que l’information devrait normalement être là. Le problème est que l’info en question est enterrée dans des tonnes de texte, planquée dans un langage compliqué ou non accessible à certains utilisateurs.
Voici un exemple. Cette capture d’écran vient d’une page qui fait partie des meilleurs résultats pour “turbocharger failure symptoms”. On peut voir un mur de texte, contenant sans doute des informations pertinentes, mais aucun signe des symptômes que l’on cherche.
En fait, les symptômes que vous cherchez sont bien là, mais en bas de la page. Avant d’arriver jusque là, il faut lire des paragraphes sur comment fonctionne un turbo et la liste de ce qui pourrait provoquer des pannes. Comme il n’y a pas de solution immédiate à la requête, l’utilisateur va survoler le début et rapidement retourner sur la SERP pour trouver une autre source d’information.
Cela va être la même chose si le contenu n’est accessible qu’aux personnes qui possèdent un compte ou qu’il est bloqué par un “email wall”, une pop-up qui demande son adresse mail pour pouvoir continuer. Le site peut être bon et contenir l’information cherchée. Mais comme elle n’est pas directement accessible, l’utilisateur retourne sur la SERP.
Mauvais UX
Dans ce cas-là, l’utilisateur va être immédiatement frustré (ou méfiant) à cause de l’apparence et du fonctionnement du site, donc préfère retourner à la SERP.
Voici un exemple. Non seulement le site met du temps à charger, mais en plus, on se retrouve face à un pop-up interstitiel passablement énervant.
Un mauvais UX peut être causé par de nombreuses choses :
- Mauvaise vitesse de chargement
- Publicités agaçantes
- Des formulaires d’inscription agaçants qui couvrent le contenu
- Une maquette et navigation pas claires
- Un site non optimisé pour mobile.
L’utilisateur se promène sur le web
Le pogo-sticking peut aussi intervenir lorsqu’un utilisateur se contente de naviguer tranquillement : il n’ont pas l’intention de rester longtemps sur une page en particulier, ils peuvent chercher de l’inspiration, comparer des prix ou essayer de se souvenir d’un site qu’ils avaient déjà visité.
Autres raisons
Pour mieux démontrer pourquoi les scénarios qui peuvent mener au pogo-sticking sont nombreux, voici un autre exemple. Imaginons que quelqu’un vous ait dit que vous pouvez mettre du WD40 sur vos joints de portière pour éviter qu’ils gèlent en hiver. En toute logique, vous allez vouloir vérifier l’information. Donc vous faites une recherche Google.
En lisant simplement les descriptions sous les liens bleus, vous voyez qu’on a différentes réponses. Cela peut provoquer du pogo-sticking pour différentes raisons. Et c’est parfois un peu de la faute de Google.
- Si l’utilisateur clique sur le premier résultat, il va probablement retourner sur la page de résultat, car le site parle des serrures gelées et pas des joints. Il va sans doute retourner sur la SERP, mais ce n’est pas la faute du contenu.
- Quid du résultat n°4 ? Il dit que vous pouvez utiliser du WD40 pour éviter le gel des joints. Mais qu’il ne faut pas le faire trop souvent. Après avoir vu ça, l’utilisateur va vouloir retourner sur la SERP vers un autre résultat pour vérifier l’information. C’est encore une fois du pogo sticking, mais est-ce qu’il serait juste de punir le site pour cela ?
- Et si l’utilisateur commence par le n°6 en premier ? Peut-être parce qu’il a commencé par lire le snippet du n°5. S’il va au résultat n°6, ils auront rapidement la bonne information : ne pas mettre de WD40 sur les joints de portière (ce qui est sans doute la bonne information). Ensuite, il va peut-être retourner sur la SERP pour trouver un autre site avec le même genre d’information pour croiser les sources, ou encore faire une nouvelle recherche.
Et maintenant pour la grande question : est-ce que le pogo sticking est un facteur de ranking ? Pour faire bref : non ce n’en est pas du tout un. John Mueller l’a confirmé il y a quelques années dans hangout Webmaster Central, il a dit :
Nous essayons de ne pas utiliser ce genre de signaux pour le search. Il y a beaucoup de raisons pour lesquelles un utilisateur peut faire des allers-retours, ou chercher différentes informations dans des résultats de recherche, ou encore passer rapidement sur une page avant de revenir en arrière. Je pense que c’est bien trop difficile de s’en servir pour dire “bon, on pourrait s’en servir comme facteur de ranking”.Donc, je ne m’inquièterai pas trop de ce genre de chose. Lorsqu’on regarde nos algorithmes dans leur généralité, lorsqu’on regarde quels sont les changements que l’on veut opérer, on s’intéresse à la manière dont les utilisateurs réagissent à ces changements. Mais c’est quelque chose qu’il faut analyser sur des millions de requêtes différentes, ou des millions de pages différentes. On voit ensuite, d’une manière générale, si l’algorithme va dans la bonne direction.
Mais pour des pages individuelles, je ne pense pas que ce soit quelque chose qui vaille la peine qu’on s’en inquiète.
D’un point de vue SEO : pas nécessairement. Comme il peut y avoir de nombreuses raisons pour lesquelles des utilisateurs vont aller de site en site, Google ne va pas traiter le pogo-sticking comme un facteur de ranking. Ne vous en inquiétez donc pas spécialement.
D’un point de vue commercial : il faut tout de même analyser le sujet. Facteur de ranking ou non, vous avez certainement envie que vos lecteurs restent plus de quelques secondes et avoir de l’engagement avec vos offres.
Voici quelques astuces qui peuvent aider vos utilisateurs.
Améliorez votre UX. Sur mobile aussi
Tous les sites n’ont pas besoin d’être en mesure d’entrer dans des concours de design. Si vous voulez offrir une bonne expérience à vos utilisateurs, restez simple en évitant d’ajouter des éléments parasites. Tout ce qui n’est pas le contenu recherché par les utilisateurs ne doit servir que de support à l’expérience. En pratique, ces éléments ne doivent pas être “dans le passage”.
Un moyen immédiat d’améliorer l’UX de votre site est d’améliorer l’UI (interface utilisateur). Voici quelques idées :
- Débarrassez-vous des popups. Cela comprend les formulaires d’inscription, ceux qui se déclenchent en quittant la page, etc. Faites la même chose pour toute bannière qui provoquent des mouvements dans la maquette.
- Assurez-vous que votre maquette soit claire, constante et pratique. Surtout en ce qui concerne la navigation sur votre site. Avoir un superbe design, c’est génial. Mais il est plus important de ne pas surcharger l’esprit de votre utilisateur avec des éléments qui n’ont aucun intérêt pratique.
- Optimisez votre site pour les appareils mobiles. Le trafic issu des appareils mobiles n’est pas à négliger, en règle générale plus de 50%. En plus, Google indexe et rank les contenus en se basant sur les versions mobiles des sites (mobile-first indexing).
Ayez un site rapide
C’est une évidence : personne n’aime attendre le chargement d’un site. Pire, certaines personnes vont simplement quitter votre site tout court s’il est trop lent. Des utilisateurs vont préférer le site d’un concurrent s’il est plus rapide que vous à proposer le contenu. Dans cette compétition, chaque seconde compte.
En plus, si vous voulez vous positionner haut dans les SERP, il faut que votre contenu arrive le plus rapidement possible aux utilisateurs. L’un des facteurs de ranking de Google est la vitesse du site.
Vous pouvez vérifier le temps de chargement de n’importe quelle page de site grâce à des services comme PageSpeed Insights.
Pour vérifier de nombreuses pages à la fois (même pour un site qui n’est pas le vôtre), vous pouvez utiliser l’audit de Site Ahrefs. En plus de vous montrer des données comme le Time to First Byte, vous verrez aussi les Core Web Vitals (via l’API de PageSpeed Insight de Google).
Utilisez la méthode de la pyramide inversée
La pyramide inversée est une méthode journalistique très utilisée qui met ce qu’il est “nécessaire de savoir” avant ce qui est “intéressant de savoir”. Suivre cette règle va permettre à vos utilisateurs de trouver l’information plus rapidement. Cela aiderait grandement le site sur les symptômes de panne des turbochargeurs dont on a parlé plus haut.
Si vous ciblez par exemple un mot-clé pour lequel les utilisateurs vont typiquement chercher une définition, commencez par là.
C’est ce que nous avons fait pour notre article sur la visibilité dans le search.
Parce qu’il était clair en analysant la SERP que la plupart des utilisateurs veulent une définition :
Utilisez un formatage clair et des éléments visuels
Nobody likes a wall of text, especially online where most people skim content. Use these best practices to make your content easier to digest:
Personne n’aime les murs de textes, surtout en ligne où la plupart des utilisateurs ne font que survoler le contenu. Utilisez ces bonnes pratiques pour rendre votre contenu plus facile à lire :
- Restez sous 85 caractères par ligne
- Limitez les paragraphes à trois ou quatre phrases
- Utilisez des listes et des listes à puces pour casser les blocs de texte
- Utilisez une police lisible
- Utilisez une couleur de caractère qui contraste bien avec le background
N’hésitez pas à utiliser des éléments visuels pour rompre la monotonie du texte lorsque c’est pertinent, surtout dans du contenu à but éducatif. D’ailleurs, une étude a déterminé que des personnes qui suivent des instructions avec des illustrations ont un taux de réussite 323% plus élevé que celles qui suivent des instructions sans illustration.
Exemple : quelle version d’article ci-dessous est la plus à même de capter l’attention du lecteur ? Celle avec le graphique, ou celle sans ?
Ci-dessous un excellent exemple de la manière de capter l’attention d’un lecteur grâce à des visuels pour rendre le contenu facile à parcourir et comprendre. Regardez comment cet article répond bien au besoin : expliquer la différence entre la grippe et le COVID-19.
Utilisez un bon maillage interne
Certaines requêtes sont censées résoudre un unique problème, rapidement. D’autres sont le début d’un véritable parcours d’apprentissage sur un sujet complexe. Généralement, un seul contenu ne peut pas couvrir intégralement un tel sujet. Pour ces types de requêtes, vous pouvez créer toute une collection de contenu et faire un maillage interne pour guider l’utilisateur dans la bonne direction.
Par exemple, ce guide sur le SEO pour startup fait plus de 4500 mots. Même si c’est déjà un format long, on ne peut pas couvrir avec cela tout ce qu’il y a à savoir sur le sujet. Par contre, on peut faire des liens vers des articles qui expliquent certains problèmes SEO en détail, comme la recherche de mots-clés ou le SEO technique.
Vous pouvez automatiser le processus de recherche de possibilités de liens internes à grande échelle gratuitement avec le Ahrefs Webmaster Tools. Créez un compte, faites un crawl de votre site avec l’Audit de site et allez dans le rapport internal link opportunities (opportunités de lien interne). Cela va vous montrer les opportunités de créer du maillage interne sur votre site.
Nous pouvons par exemple voir dans la capture d’écran ci-dessous que nous pouvons faire un lien sur les mots “keyword research” (recherche de mot-clé) dans dans article sur les meilleurs rank tracker vers notre article sur les outils de recherche de mot-clé gratuits.
Faites preuve de E‑A-T
E‑A-T est l’abréviation de expertise, authoritativeness, and trustworthiness (expertisé, autorité et confiance). On trouve cette notion dans les Search Quality Rater Guidelines de Google, un document utilisé par les humains qui jugent de la qualité des résultats de recherche Google.
Le EAT est un concept issu du monde du SEO. Mais montrer que vous avez une expertise, de l’autorité et êtes digne de confiance est toujours une bonne idée lorsque l’on parle de contenu. C’est un signal pour l’utilisateur que votre contenu est digne d’être lu (ou regardé). C’est encore plus important dans les domaines qui relèvent du YMYL (Your Money or Your Life : d’argent, investissement, sécurité et santé)
Mais comment faire preuve de EAT ?
- L’expertise veut dire avoir un grand niveau de connaissance ou de compétence dans un domaine particulier. En d’autres termes, du contenu créé par un expert sur le sujet. Si vous voulez faire preuve de cela, faites réaliser votre contenu par des experts. Vous pouvez les embaucher ou accepter des guests posts (articles invités) de spécialistes de vos sujets.
- L’Autorité va tourner autour de la réputation, surtout au niveau des experts et influenceurs de votre secteur. La seule manière d’y arriver est de mettre en avant votre parcours. Expérience professionnelle, diplôme, avoir pris la parole à de grandes conférences, etc.
- Digne de confiance va plutôt prendre en compte la légitimité, la transparence et la précision du contenu d’un site. Pour faire simple, vérifiez les faits et assurez-vous d’avoir un contenu à jour.
Pour illustrer cela, laquelle de ces pages est la meilleure source d’information pour la requête “What to do when your stomach hurts?” (que faire quand on a mal à l’estomac) ?
Il y a encore d’autres choses à faire pour améliorer votre EAT qui sont plus orientées SEO que bonnes pratiques de création de contenu. Pour en apprendre plus, lisez notre article E‑A-T and why it’s important for SEO.
Gardez votre contenu à jour
La “fraîcheur” est plus importante pour certaines requêtes que pour d’autres. Qui a envie de savoir quels sont les meilleurs casques de 2011 quand il peut savoir quels sont les meilleurs de cette année ?
Updating your content every year (or more often) to serve fresh content is a good idea if that’s what your readers expect. This tactic is something that you can repeat each year, just like what Digital Trends magazine does:
Mettre à jour votre contenu chaque jour (ou plus souvent) pour rafraîchir votre contenu est une bonne idée si c’est ce que vous utilisateur s’y attendent. Vous pouvez répéter cela chaque année, comme le fait le magazine en ligne Digital Trend :
Nous faisons la même chose chez Ahrefs. Voyez ci-dessous les pics de trafic organique après la mise à jour répété du contenu d’un de nos articles :
Conclusion
Ne vous inquiétez pas de l’impact SEO du pogo-sticking. Selon John, le pogo-sticking n’est pas un facteur de ranking. Et ses déclarations semblent tout à fait logiques quand vous prenez en considération toutes les raisons possibles pour lesquelles un utilisateur pourrait faire des allers-retours entre la SERP et des sites.
Si vous voulez vraiment pousser vos utilisateurs à rester plus longtemps sur votre site, essayez l’une des astuces dont nous avons parlé plus haut pour rendre votre contenu plus engageant. Certaines peuvent même vous aider à améliorer votre SEO pour être mieux placé dans les SERP.
Vous avez des questions ? Je suis sur Twitter.