La GSC est assez largement considérée comme “la seule véritable source” pour des données fiables sur les mots-clés, car elle vous montre le nombre exact de fois où votre page apparaît dans les résultats de Google pour un mot-clé spécifique.
Donc, si votre page se positionne sur le première page de Google pour une certaine requête, le nombre d’impressions que cette requête renvoie dans GSC devrait refléter avec précision le volume de recherche (dans la plupart des cas).
Quant à GKP, on sait que ses données de volume sont moins précises, pour deux raisons principales :
- Il groupe les mots-clés avec un sens similaire
- Il arrondit les volumes de recherche pour les ranger par catégorie
Et pourtant, beaucoup de professionnels du SEO sont satisfaits des volumes de recherche qu’ils obtiennent et les considèrent très précis.
Nous avons donc décidé de mener une petite expérience pour voir comment se comparent les données de volumes entre le Google Keyword Planner et la “seule source fiable”, le GSC.
Comparer les volumes de recherche entre GSC et GKP
Pour cette expérience, nous avons pris 72 635 mots-clés aléatoires dans un volume de recherche compris entre 1K et 10K. Nous avons ensuite comparé le nombre “d’impressions” dans le GSC avec les données de volume de recherche de GKP (sur le même mois).
La première chose que nous avons découverte est que GKP surestime presque toujours le “véritable” volume de recherche :
Mais la vraie question est : à quel point ? Après tout, si la surestimation des volumes est légère, ce n’est pas si grave.
Voici la réponse :
La plupart des volumes de recherche dans le GKP (54,28%) sont surestimés, et un peu moins de la moitié (45,22%) sont à peu près précis (c’est-à-dire qu’ils divergent des “impressions” de la GSC de moins de 50%)
Pour les nerds du SEO parmi vous, voici une vue plus granulaire de la comparaison entre les données de volume de GSC et GKP :
Une sacrée différence, n’est-ce pas ?
Creusons un peu plus pour déterminer quelles sont les réelles causes de ces grandes différences de volume entre GKP et GSC.
GKP regroupe les mots-clés au sens similaire (et fait des erreurs)
Selon les données de notre GSC, le mot-clé “ahrefs” a eu 25 436 impressions en juin (aux USA) :
Mais si nous regardons les données GKP du même mois, cela montre un volume de 33 100 :
Cela veut dire que le ratio “GKP/GSC” pour ce mot-clé est de x 1,3. Pas si mal, mais pas vraiment précis non plus.
Qu’est-ce qui cause cette différence ?
Il semblerait que le volume de recherche GKP pour le mot-clé “ahrefs” inclut celui de toutes les fautes de frappe que l’on voit dans notre GSC :
- ahref (2,826 impressions)
- hrefs (906 impressions)
- aherfs (435 impressions)
- arefs (267 impressions)
- a hrefs (224 impressions)
- aherf (185 impressions)
- ahrfs (100 impressions)
- etc
Nous le savons parce que GKP les regroupe (et nous montre le même volume de recherche que pour “ahrefs”) :
Mais quand un volume de recherche de mot-clé prend en compte les fautes de frappe ou d’orthographe, ce n’est pas si grave, n’est-ce pas ? Ça peut même être utile.
Et bien il y a des cas où le GKP regroupe des mots qui ne doivent pas l’être. Et cela peut nous mettre sur la mauvaise voie en SEO.
Par exemple, le mot-clé “chusky” (une race de chien) a un volume de recherche de 550K aux USA. HKP pense que c’est une faute de frappe du mot “husky”, ces deux mots-clés sont groupés ensemble :
Mais en regardant les résultats de recherche pour le mot-clé “chusky”, on voit immédiatement que ce n’est pas une erreur. C’est une race de chien en soi, ce qui veut dire qu’elle devrait avoir un volume de recherche dédié.
C’est la même chose avec ces quatre mots-clés : “red room,” “red rose,” “red rock,” and “red robin” (respectivement salle rouge, rose rouge, pierre rouge et rouge-gorge):
GKP considère que c’est un seul groupe, mais il n’est même pas nécessaire de vérifier le résultat de recherche pour voir que ce ne sont pas du tout les mêmes choses.
Quelques autres exemples :
- american banks & bank of america
- mosquito bites & mosquito bits
- book a driver & drive book
Pour être honnête, ce genre de “faux regroupement” n’est pas fréquent, mais ils peuvent vous causer bien des soucis lorsque l’on tombe dessus.
Ce qui est bien plus fréquent (et énervant) est que GKP ne montre pas les volumes distincts pour les variations proches de la requête.
Par exemple, ces requêtes sont groupées ensemble dans le GKP, mais il n’y a aucun moyen de voir les volumes de recherche individuels :
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Ce problème de “groupement” est ensuite récupéré par tous les outils SEO, qui tirent leurs volumes de recherche de GKP (ils le font presque tous).
CHez Ahrefs, nous utilisons de multiples sources pour les données de mots-clés (dont de nombreuses années de données clickstream), ce qui nous permet de “dégrouper” les requêtes pour voir les volumes de recherche distincts pour chaque variation :
Connaître le volume de recherche individuel de chaque requête vous évite de surestimer accidentellement le potentiel de trafic de recherche d’un sujet lorsque vous faites la somme de tous les mots-clés dans un groupe.
Plus que cela, connaître les manières les plus fréquentes dont les utilisateurs expriment leurs requêtes peut vous aider à ajuster le langage de votre page pour obtenir un titre plus percutant.
Comme vous pouvez le voir, cette fonctionnalité de “regroupement” du GKP peut être très frustrante pour un professionnel du SEO. Mais on ne peut pas vraiment blâmer GKP de nous cacher des volumes précis. C’est un outil pour les publicitaires, pas pour le SEO. Ce regroupement de mots-clés similaire est en fait un avantage pour eux.
GSC montre les impressions locales pour les requêtes avec une intention locale
According to GKP, the keyword “golf courses” has an impressive average monthly search volume of 1 million in the U.S.:
Selon GKP, le mot-clé “golf course” (parcours de golf) a une moyenne de recherche mensuelle impressionnante de 1 million aux USA :
Mais il y a un truc. En fonction d’où vous faites la recherche, vous verrez une différence de positionnement pour ce mot-clé :
- Si vous cherchez depuis Rochester, vous verrez une page de visitrochester.com en n°2
- Si vous cherchez depuis Bakersfield, vous verrez une page de visitbakersfield.com en n°1
Donc, les propriétaires de ces deux sites vont voir un volume mensuel d’impressions différentes pour le mot-clé “golf course” dans leur GSC. Tout simplement parce que chaque site se positionne bien pour ce mot-clé uniquement depuis une position spécifique.
Et seul le propriétaire d’un énorme site comme golflink.com (qui semble avoir des pages qui se positionne pour “golf course” depuis il semblerait n’importe où) verrait sans doute leurs volumes d’impression proche des 1 million que nous indique le GKP.
Ce sont ces types de mots-clés “régionaux” qui ont causé les plus grandes différences (x4+) entre les données de GKP et GSC que l’on peut voir dans notre graphique au-dessus.
Les “impressions” dans GSC sont parfois gonflées par le trafic de bots
Parlons un petit peu des rares cas où la GSC montre un plus grand volume de recherche que GKP.
Nous pensons que cela arrive sans doute à cause du trafic de bots. Selon John Mueller, toutes les impressions de la part des bots ne sont pas filtrées dans la GSC :
https://twitter.com/JohnMu/status/1423671435168464899
Qu’est-ce que le “trafic de bot” ?
Il s’agit de toute forme de script ou de programme qui fait des recherches automatiques sur Google.
Les “bots” que vous connaissez le mieux sont les rank trackers qui font des recherches automatisées dans Google pour vous faire des rapports réguliers sur le positionnement de votre site.
Un exemple bien plus nocif est les bots qui génèrent de faux clics sur Google Ads pour nuire aux concurrents.
Quoi qu’il en soit, selon notre étude, les données de la GSC semblent gonflées de manière artificielle dans seulement 0,5% des cas. Il y a donc peu de chance que cela fasse beaucoup souffrir vos rapports GSC.
Qu’en est-il des données de volumes de recherche de Ahrefs ?
Je suis certain que certains d’entre voudraient comparer cela avec les volumes de Ahrefs pour voir si nous tenons la route.
Et bien, mettons côte à côte les ratios “Ahrefs/GSC” et “GKP/GSC” du graphique précédent :
Il semblerait que Ahrefs donne des valeurs “à peu près précises” dans 60% des cas contre 45% pour GKP.
Cela est principalement dû à notre capacité à “dégrouper” les clusters de mots-clés similaires et de données des volumes de recherches distincts.
Pour celles et ceux qui se demandaient pourquoi les volumes de Ahrefs diffèrent de ceux de GKP, vous avez votre réponse, et c’est fait exprès.
Conclusion
J’espère que vous avez apprécié cette étude et que cela vous a permis de mieux comprendre en quoi les chiffres de GSC et GKP diffèrent et surtout pourquoi c’est le cas.
Vous avez des questions ? Posez-les sur Twitter.
Et d’ailleurs, un immense merci à notre excellente équipe de data science d’avoir du temps de leur planning chargé pour m’aider dans cette recherche.